Courte biographie d’Élisabeth Warnon,
fondatrice de l’Ordre de la Mère du Monde
ÉLISABETH WARNON
(1915 – 1997)
Élisabeth Feraille est née le 8 mai 1915 à Dorinne, dans le sud de la Belgique, sous le signe du Taureau avec le Lion à l’ascendant. Après des études à l’école Normale et au Conservatoire de musique, elle épousa Jean Warnon, en mai 1936, et donna naissance à un fils, Maurice, en 1937. Son mari fut tué à la guerre. Devenue veuve Élisabeth a travaillé dans la Ligne Comète qui rapatriait les aviateurs alliés abattus sur le territoire belge. C’est dans ce contexte qu’elle fut fait prisonnière et a passé 27 mois dans les camps de concentration nazis. Sauvée in extrémis par la Croix Rouge internationale, elle reçut de nombreuses décorations civiles et militaires, belges, anglaises, américaines et françaises, en reconnaissance du travail extraordinaire qu’elle avait fait dans la Résistance.
C’est à cette époque que, travaillant bénévolement pour «L’oeuvre de l’Etoile», elle fit la connaissance de Georges Clesse et de son épouse, deux belges vivant à Nice (France) qui l’introduisirent à la Théosophie. Élisabeth devint donc membre de la Société Théosophique, puis de la Section Ésotérique (ES) de cette même société. Elle travailla activement à l’organisation de conférences, de réunions, de séminaires, etc. C’est par la Société Théosophique, qu’Élisabeth est entrée en contact avec M. Albert Sassi, professeur de Droit du Travail, à l’Université de Genève et membre éminent de la Société Théosophique de Suisse, qui devint son compagnon de vie. Ils correspondirent pendant plusieurs mois et développèrent ensemble l’idée d’un voyage en Inde à la recherche d’un enseignement spirituel plus approfondi.
Après avoir vécu quelque temps au Centre Théosophique d’Adyar, dans la banlieue de Chennai (Madras), Élisabeth acheta une propriété à Kotagiri, dans les Montagnes Bleues du sud-ouest de l’Inde où, ensemble avec Albert Sassi, ils ont fondé un Centre culturel et spirituel, un ashram, le Centre Master’s Garden (le Jardin des Maîtres). Là, ils se sont consacrés à une discipline spirituelle rigoureuse : le silence, la méditation, l’étude de l’occultisme, de l’orientalisme et de la spiritualité. Ils ont travaillé non seulement dans le mouvement théosophique mais aussi dans le Martinisme et dans d’autres mouvements initiatiques. Ils ont fait des tournées de conférences dans l’Inde, jusqu’aux frontières de l’Himalaya et reçu des initiations, entre autres, avec le maître Krishnamacharya.
Sous l’inspiration de son Maître spirituel, Élisabeth Warnon a écrit plusieurs ouvrages de spiritualité, de méditation et d’enseignements. C’est à Kotagiri qu’elle publia son premier livre, le Livre de la Joie, en 1962. Puis, c’est en 1964, pendant son séjour à Ommen, dans les Pays Bas, où vivait son fils, qu’y furent fondées les Éditions des Montagnes Bleues, dont l’objectif principal fut la publication des oeuvres d’Élisabeth. Son deuxième ouvrage, le Livre de la Connaissance, en fut la première publication. Son troisième livre, fut le Livre de la Vie qui parut en 1966. Puis vinrent Immanence et Transcendance, L’Ère du Verseau et ses orientations, Études sur l’âme, Les Pierres précieuses, La Méditation journalière et aussi des documents d’enseignement et de travail destinés aux membres de l’Ordre de la Mère du Monde.
En 1967, Albert Sassi fut, à sa demande, hospitalisé à Genève, Étant donné l’état de santé de son compagnon, Élisabeth quitta l’Inde en 1968, pour n’y revenir que durant de brèves visites. Après la mort d’Albert Sassi, survenue à Genève en 1971, Élisabeth Warnon a continué à approfondir ses connaissances ésotériques et à donner l’enseignement dans des cours et conférences en Europe principalement mais aussi aux États-Unis et au Canada. Elle fut également responsable pour la propagation en France de l’Ordre Martiniste des Pays-Bas dans lequel elle occupait une fonction importante au sein de son Suprême Conseil.
Toute sa vie, elle forma des femmes et des hommes, à travers des groupes ouverts et fermés, pour transmettre l’enseignement reçu et instruire le maximum d’âmes en recherche. Mais un de ses buts principaux était d’éveiller et de former des femmes prêtes à recevoir un enseignement ésotérique en général et particulièrement sur les aspects féminins de la manifestation divine. C’est ainsi qu’à Nice, en novembre 1967, sous l’inspiration de son Maître spirituel, Élisabeth Warnon a fondé l’Ordre de la Mère du Monde. C’est un ordre initiatique et rituellique pour femmes. Il a été rendu opératif dès l’année suivante en France, en Belgique et en Suisse.
L’Ordre s’étendit ensuite en dehors de l’Europe francophone, aux Pays-Bas d’abord, puis en Norvège, en Angleterre, au Danemark, aux États-Unis et au Canada. Dans le cadre de l’Ordre de la Mère du Monde, Élisabeth organisa régulièrement des congrès nationaux et internationaux et fonda plusieurs publications mensuelles, en français et en anglais, pour maintenir un lien entre les membres de l’Ordre.
Vers 1984, elle acheta une assez grande maison à Spontin, en Belgique qui pouvait accueillir des réunions de 60 à 80 personnes et nomma cette maison «Shanti», mot sanscrit qui signifie « Paix ». Cette maison devint un centre spirituel, un lieu ou plusieurs organisations servant la Hiérarchie spirituelle du monde purent se réunir dans une atmosphère propre à leurs activités.
En 1990, Élisabeth Warnon reçut une invitation à venir présenter l’Ordre de la Mère du Monde au Canada. Elle donna une série de conférences au collège de Shawinigan au Québec, durant un symposium ésotérique. C’est là qu’elle annonça, pour la première fois publiquement, l’existence de l’Ordre de la Mère du Monde. Et l’Ordre continua de grandir ainsi que le nombre de ses membres, pour devenir une organisation vraiment internationale.
Lorsqu’elle sentit sa santé décliner, Élisabeth chercha parmi les plus anciennes membres de l’Ordre, quelqu’une pour lui succéder. Son choix s’arrêta finalement sur sa belle-fille, Joan Warnon, qui était la plus ancienne membre et dont la connaissance des langues avait permis l’extension de l’Ordre en dehors de la région francophone. Joan fut officiellement installée à la tête du mouvement par Élisabeth elle-même, au cours du Congrès international de Caulet, France, en 1995.
Plus tard, vers la fin 1995, Élisabeth s’affaiblit et dut quitter ‘Shanti’. Une petite maison sans escaliers située à Natoye, fut achetée où elle passa ses dernières années de vie. Elle souffrit de forts maux de tête et ses médecins découvrirent une tumeur inopérable au cerveau. Elle apprit la nouvelle avec courage et se remit au travail avec encore plus d’ardeur. Elle continua à pratiquer ses méditations journalières et en annotât les résultats jusqu’à la fin de sa vie. Ces notes furent l’objet d’une publication privée sous le titre de Méditations Journalières qui parut en français et en anglais.
Élisabeth Warnon est décédée en Belgique le 29 janvier 1997. Son décès fut annoncé dans l’industrie française du livre et de nombreuses délégations belge, anglaise, américaine et d’autres pays vinrent lui rendre hommage lors de ses funérailles, aux côtés de ses amis, des membres de sa famille et de l’Ordre de la Mère du Monde.
Une grande vie se terminait sur le plan terrestre. Elle laissait au monde un héritage spirituel précieux.